La composition musicale de la salsa est riche et complexe. Les ensembles de musiciens sont très variés et tous les instruments ne sont pas toujours présents. Nous avons sélectionné quelques-uns des principaux instruments qui sont caractéristiques de la salsa.
La Clave
Les chevilles (« llaves ») utilisées à l’origine par les charpentiers de marine sont en bois tropical dur, elles sont reprises par les esclaves africains pour reproduire leurs rythmes ancestraux et deviennent au 17ème siècle un des principaux instruments de la musique cubaine.
Ces deux simples morceaux de bois guident toute la formation musicale. L’une des pièces, le macho (« mâle »), percute l’autre pièce tenue dans la main qui forme une caisse de résonance, la hembra (« femelle »). Même s’il arrive qu’elle ne soit pas jouée, la clave reste toujours suggérée et tous les musiciens ont son rythme comme point de repère.
Les Congas
C’est au XVIIIe siècle que la conga apparaît à Cuba. D’origine africaine (bantoue), il s’agit d’un instrument de percussion en forme de tambour à une membrane, adaptation des tambours digitaux (joués avec les doigts) de forme cylindrique originaires du Congo.
Ce sont les esclaves rebelles exilés d’Afrique à Cuba qui les inventèrent en détournant des tonneaux de vin français, en y montant des peaux.
À l’origine appelé tumbadora à Cuba, le nom conga vient d’un rythme du Carnaval de La Havane, très en vogue aux États-Unis dans les années 1930. Les Américains rebaptiseront donc l’instrument du nom de cette danse.
L’instrument se décline aujourd’hui en différentes tailles, si bien qu’on en joue de plusieurs à la fois :
• Le quinto (tambour le plus aigu jouant les solos),
• La conga ou segundo
• La tumba ou salidor au son le plus grave
La Cow Bell ou Campana
La campana est, à l’origine, une cloche de vache dont le battant a été ôté et qu’on frappe à l’aide d’une baguette.
Les cloches sont en acier peint, pour un son plus mat, chromé, pour un son plus brillant, voire en cuivre ou en bronze, pour un son plus riche et chatoyant.
On peut retrouver cette cloche jouée par le Bongocero (on parle alors de cencerro) ou par le timbalero (avec un motif différent). Le Bongocerro passe à la campana dans les sections de Montuno ou les plus dynamiques de l’arrangement, comme les solos de percussion.
Le premier coup de cloche correspond dans la majorité des cas au 1 de la musique. Le motif rythmique de la cowbell marquent les temps forts (1, 3, 5, 7) et permet de bien sentir le tempo.
Les Timbales
Les timbales cubaines constituent un dérivé des timbales classiques européennes d’orchestre symphonique, qui étaient d’ailleurs utilisées telles quelles, à l’origine, à Cuba. Les timbales latines ressemblent en gros à des caisses claires dont on aurait enlevé la peau de dessous (de résonance) avec son cercle, et ses tirants
Les fûts sont appelés cáscara (le mot espagnol pour « coquille »), qui est aussi le nom d’un motif rythmique commun dans la salsa qui se joue sur le bord des timbales.
La cáscara est sans doute le rythme le plus ancien et typiquement cubain avec celui de la clave (joué notamment dans la santeria), tous deux étant d’origine africaine.
Le Guiro
Le güiro (prononciation espagnole: [ɡwiɾo] ) est un instrument de percussion latino-américaine consistant en une gourde creuse ouverte avec des encoches parallèles coupées d’un côté. Il se joue en frottant un bâton le long des encoches.
Le güiro est couramment utilisé dans les formes cubaines de la musique latino-américaine. Il joue un rôle clé dans la section rythmique type des genres importants comme le son et le danzón. Jouer le güiro nécessite généralement deux sons, longs et courts.
Parmi tous les autres instruments qui ne sont pas détaillés ici et feront l’objet de prochains articles, on peut notamment citer les Bongos, le piano qui joue un rôle à la fois rythmique et mélodique, le Tres, la Basse, les maracas ou encore les cuivres et la flute qui apparaissent dans certains morceaux.